Alfred vient au monde en mai 1976, au milieu d’une famille d’artistes.
Autodidacte, des années de fanzinat et de microédition lui forgent le caractère, avant de commencer à publier aux Éditions Delcourt en 1997.
En l’an 2000, rencontre avec David Chauvel qui lui propose la série jeunesse Octave.Il intègre alors l’atelier Flambant Neuf, à Bordeaux, et enchaîne divers albums jeunesse ou BD aux univers parfois très éloignés les uns des autres. Pourquoi j’ai tué Pierre (avec Olivier Ka), recevra le Prix du Public et un Prix Essentiel à Angoulême en 2007. Il monte, avec ce même complice, le spectacle du « Crumble Club », duo-cabaret loufoque dans lequel il occupe la place d’« homme-orchestre ». En 2008, il part s’installer trois ans à Venise, en Italie, où il développe un travail d’illustration et d’affiches de théâtre. Parallèlement, et depuis plus de 15 ans, il creuse le dessin live sur scène et s’embarque dans plusieurs aventures théâtrales/dessinées avec, entre autres, Brigitte Fontaine, Areski Belkacem, Raphaël Imbert, William Z Villain ou encore JP Nataf. En 2010, invité par Lewis Trondheim, il fonde le virtuel Atelier Mastodonte, chaque semaine dans Spirou. En 2014, il monte une exposition de plus de 300 dessins sur l’Italie, et réalise l’un des deux albums de la série Donjon qui clôturent la saga. Il reçoit le Fauve d’Or pour Come Prima au Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême 2014. Avant de passer trois années à suivre Étienne Daho pour la réalisation du « making off dessiné » de son dernier disque.
En 2016, chez Casterman, paraît BOULEVARD DES SMS, avec Brigitte Fontaine.
Il continue régulièrement de réaliser couvertures de romans, affiches, histoires courtes et illustrations diverses pour l’édition et la presse.
En 2017, il revient à la jeunesse avec la parution de Capitaine Fripouille, avec son complice Olivier KA. Ce livre donne lieu à un spectacle.
En 2018, la Cité Internationale de la Bande Dessinée lui consacre une carte blanche de six mois, La Belle Saison, durant laquelle il réalise plusieurs expositions, spectacles et performances. Cette même année, création avec Sébastien Capazza du spectacle-concert illustré BONOBO.
En 2019, parution de son nouvel album à connotation italienne, Senso.
En 2020, parution de CASTELMAURE, conte médiéval étrange sur scénario de Lewis TRONDHEIM.
Cette même année, il est invité en résidence au théâtre des Célestins, à Lyon. De cette semaine in situ, il ressort avec un livre CHEMIN DES CELESTINS, dans lequel il raconte le lien étroit qu’il entretient depuis toujours entre Théâtre et dessin.
En 2021, tournage en Italie de l’adaptation cinéma de Come Prima (réalisation Tommy Weber) et publication du petit LA BOUTEILLE, avec Lewis Trondheim (coll. Patte de mouche, chez l’Association).
Cette même année, création avec JP NATAF, Bastien LALLEMANT et Charles BERBERIAN du spectacle dessiné Tous pour un !
Il travaille actuellement sur deux prochains livres et une exposition, pour 2022.
Ce qui m’a d’emblée séduit, c’est le pas de côté que fait Vincent pour aborder les différents actes, les différentes périodes. En prenant ce point de vue « de biais », pas frontal, il laisse beaucoup de place au spectateur. J’ai aimé ça, qu’il n’oriente pas mon regard, mais me propose plutôt de regarder des êtres humains dans des situations qui me sont inconnues, à travers un contexte qui, lui, m’est connu
(ces fameuses soirées électorales), et me laisser seul décider d’où je me situe dans tout ça. Plus concrètement, le ton Bertrand Bliesque du récit que j’ai illustré m’a carrément emporté. C’était ce ton un peu absurdo-comico-grinçant qu’il fallait, pour raconter cette situation absurdo-grinçante que nous avions vécue sur ce second tour Chirac-Le Pen… L’invité inattendu et malaisant dont on se passerait bien.
J’étais chez des amis, devant la télé, prenant l’apéro… Après le coup de massue du résultat, je me souviens surtout d’une longue discussion prise de tête sur le ton de « la faute à qui »….
Pour être honnête, depuis mes 18 ans et mon premier vote, soirée électorale rime beaucoup avec désillusion-défaite voire déprime… En votant depuis toujours très vert, je ne peux pas dire que les seconds tours aient souvent répondu à mes idéaux, pour le formuler pudiquement.
L’album collectif, même si c’est du boulot, c’est un peu la récréation. C’est le moment où on peut s’amuser avec des copains-copines dont on aime le travail et avec qui il ne serait pas toujours possible de trouver le temps de faire un livre entier. Se retrouver sur des sujets dont on ne saurait pas nécessairement faire tout un album, mais qui nous tiennent à cœur. Ça peut, aussi, être le moment d’expérimenter des choses narrativement, graphiquement… C’est un petit espace pour essayer.