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Simon & Lucie : les ciels changeants
Simon & Lucie : les ciels changeants

Entretien avec Diastème

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Cela fait plus de vingt ans que l’histoire de Simon et Lucie vous accompagne, que vous l’accompagnez, que vous êtes et n’êtes pas Simon, et peut-être aussi Lucie. Sontils pour vous des héros de papier ? De théâtre ? De légende ? Du quotidien ?
Ils sont tout à la fois. Et je suis les deux bien sûr. C’est d’autant plus vrai avec ce cadeau qu’Alain Kokor et Sonia Déchamps me font, de voir mon histoire adaptée en bande dessinée. Simon et Lucie ont commencé à exister à l’écrit, puis ils ont été représentés, très vite, par Emma de Caunes et Frédéric Andrau au théâtre. C’est à eux que je dois d’être allé au bout de cette histoire, sur tant d’années. Au tout début, j’avais pensé à une trilogie, sur trois supports différents : une pièce de théâtre, un roman et un film. Finalement, j’ai fait trois pièces de théâtre – La Nuit du thermomètre (2001), 107 ans (2004) et La Paix dans le monde (2019) – qui ont aussi été des livres. J’ai créé les premières mises en scène des trois pièces, avec les mêmes acteurs, puis elles ont été reprises par d’autres metteurs en scène, avec d’autres comédiens, et connu énormément de versions. Mais « Il y a eu beaucoup de versions de l’histoire de Simon et Lucie, mais celle-ci est de loin la plus spéciale – la plus belle. » celle-ci est de loin la plus spéciale – la plus belle. Cela fait plus de vingt ans que leur histoire me suit, me hante… Mais, en termes d’écriture, il se passe parfois des choses miraculeuses. C’est extrêmement rare, et c’est ce qui m’arrive avec ces personnages. Ils sont parvenus à toucher bien au-delà de moi, et de ma troupe : ils existent dans l’imaginaire et dans le cœur de plein de lecteurs et spectateurs, et c’est tellement émouvant.

Que cela fait-il de voir cette histoire transposée en bande dessinée et, d’une certaine façon, qu’un autre auteur que vous, qui est dessinateur, se l’approprie, donne d’autres visages aux amants, d’autres lieux, d’autres souffles, puise dans la matière de trois de vos œuvres pour composer son récit, recomposer le vôtre ?
C’est évidemment bouleversant. Sachant, en plus, qu’il s’agit d’une véritable co-écriture. Alain Kokor s’est emparé de l’histoire que j’ai créée, et en a fait la sienne, et j’aime follement ça ! Je connais l’histoire de Simon et Lucie par cœur ; voir d’autres metteurs en scène, j’allais dire, s’en emparer est toujours très fort, excitant. La différence, ici, c’est qu’Alain Kokor n’a pas besoin de comédiens pour jouer tous les rôles, c’est lui qui les façonne, les crée. Ce qu’il propose est de l’ordre de la deuxième création, de la recréation. Pour avoir moi-même adapté des romans d’autres au cinéma, je sais combien cet exercice peut être terrorisant, mais arrive toujours ce moment où cette peur vous quitte, et l’on s’empare alors du texte initial pour le faire sien. Ma vision à moi, sur cette histoire, est déjà connue. J’ai laissé à Alain Kokor sa liberté, sa vision d’artiste – et d’auteur – pour l’adapter à sa guise. Je lui ai demandé de me surprendre, surtout, de se l’approprier. En lui faisant totale confiance.

Comment expliquer le rapport très particulier que Simon et Lucie entretiennent avec la littérature ?
La littérature éduque, élève, nourrit. Elle est là pour rendre les gens plus beaux – bien meilleurs qu’ils ne sont. J’avais dit à une journaliste qui m’interrogeait, il y a quelque temps, que le seul organe que je visais, à travers mes histoires, c’était le cœur. Un livre parle d’un cœur à un autre cœur. Bon, nous savons tous que les histoires, même les plus belles, même les sublimes, même celles qui durent toute une vie, ne se terminent jamais bien ! Et c’est sans doute pour ça qu’elles sont aussi précieuses.

Vous partagez avec Alain Kokor le goût de la musique. Quelle serait la bande musicale de Simon et Lucie ?
C’est difficile de trouver une seule musique car ils traversent les âges. La chanson qui pourrait, éventuellement, évoquer ce lien, est One de U2 – que l’on trouve à la fin de 107 ans. Il y a cette idée, entre Simon et Lucie, de ne faire qu’un. Malgré tout. À jamais.

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Bibliographie

Diastème, de son vrai nom Patrick Asté, est un auteur-compositeur-interprète, musicien, écrivain, dramaturge, scénariste, metteur en scène et réalisateur français.